Leçons des accidents: risques liés à l'électricité
publié le 16.10.24 par la rédaction, prevent.be
Dans un hall de production de petit matériel électrique (prises électriques, boîtes de jonction, fiches, etc.), un technicien de maintenance devait raccorder la nouvelle machine de mise en forme de matières plastiques thermodurcissables au réseau électrique. Un court-circuit, suivi d’une flamme, s’est produit lors du raccordement. Conséquence: brûlures au deuxième degré pour le technicien...
Que s'est-il passé?
Dans l’entreprise en question, le système de mise à la terre était du type TN-S (conducteurs terre et neutre séparés). Sur le tableau de distribution à proximité, il y avait suffisamment de fusibles libres. L’électricien de service a d’abord raccordé la prise de terre avant de connecter le conducteur neutre de la nouvelle machine. Le neutre devait être raccordé sur un rail dans le tableau basse tension. Pendant le vissage du collier de serrage sur ce rail, une petite vis métallique est tombée et a atterri dans le tableau de distribution. Le court-circuit entre les conducteurs de phase dénudés qui s’en est suivi a généré une flamme. Celle-ci a aveuglé et brûlé la victime. Mais étant donné qu’elle portait des lunettes correctrices, les brûlures se sont limitées au visage, au dos de la main et à une partie de l’avant-bras. L’électricien a ensuite été transporté à l'hôpital avec des brûlures au deuxième degré.
Lors de l’enquête liée à l’accident du travail, on s’est montré surpris dans l’entreprise qu’une petite vis ait pu provoquer une telle flamme. Une explication réside dans le fait que la différence de tension entre les deux conducteurs sous tension est de 400 V dans le cas d’une alimentation triphasée.
Mesures de prévention
- Respecter l'obligation BA4/BA5
L’entreprise connaissait cette obligation, mais avait, par commodité, déclaré tous les électriciens faisant partie du service de maintenance comme “habilités”. Ce n’est pas tout à fait conforme aux règles, car un travailleur n’est pas automatiquement 'qualifié' (c-à-d habilité comme titulaire d’un BA5) s’il dispose d’un diplôme de base. Un électricien ne peut d’ailleurs être “habilité” que pour les installations spécifiques dans son entreprise: s’il a obtenu un BA5 auprès d’un employeur précédent, il faut qu’il passe un examen pour voir s’il ne doit pas combler certaines lacunes dans son nouvel environnement de travail (où d’autres procédures sont peut-être en vigueur).
- Eviter le travail sous tension (en principe, interdit)
En principe, travailler sur des installations électriques sous tension n’est qu’exceptionnellement autorisé. Seule une poignée d’électriciens ayant suivi une formation spécifique peut effectuer ce travail. Etait-il vraiment nécessaire, lors du raccordement de la nouvelle machine, de laisser le tableau ‘basse tension’ sous tension? En effet, il ne s’agissait pas d’une production en continu, qui ne peut être interrompue pour des raisons techniques. Le raccordement aurait pu être réalisé pendant la pause des opérateurs ou éventuellement après les heures de travail.
Mesures pour prévenir la répétition de cet accident
- utiliser un tournevis magnétique (la vis ne peut en principe pas tomber dans ce cas-là)
- recourir à des équipements de protection collective (p.ex. couvrir hermétiquement tous les conducteurs sous tension dans le coffret électrique)
- porter des équipements de protection individuelle adaptés (dans ce cas-ci: écran facial et gants)
Le conducteur d'un camion a été électrocuté après avoir heurté une ligne électrique aérienne.
Que s'est-il passé?
Le conducteur livrait un chargement de pierres concassées sur un chantier de construction dans la zone de livraison définie par l'entrepreneur. Au cours de la livraison, le bras de la grue de son camion est entré en contact avec une ligne aérienne. La décharge électrique qu’il a subie lui a été fatale.
L'enquête sur cet accident mortel a démontré que la zone de livraison était établie dans un endroit dangereux et n'était pas bien délimitée (pas de signalisation,…). La zone de livraison a été déplacée vers un autre site et l'itinéraire à suivre pour atteindre le chantier a été revu.
Source HSE
Un travailleur qui exécutait des travaux d’entretien sur la façade d’une maison est entré en contact avec une ligne électrique. Conséquence: de graves brûlures aux mains.
Que s’est-il passé?
L'échafaudage destiné à la réalisation de travaux sur la façade du bâtiment se trouvait à proximité d’une ligne électrique aérienne alimentant la maison en électricité. L’ouvrier se trouvait sur l’échafaudage quand une bourrasque de vent a projeté la ligne, d’une tension de 240 volts, contre son dos. Son réflexe a été de saisir le câble électrique pour l'éloigner de son corps mais, vu l’intensité du courant, il n’a pas pu le lâcher tout de suite. iI a finalement réussi à se dégager en faisant un bond en arrière, ce qui a entraîné la rupture du câble et l’interruption du courant. Le choc électrique lui causé de graves brûlures aux deux mains. L’ouvrier a dû subir différentes greffes de peau. Il perdra peut-être un doigt.
Lors de travaux à proximité de lignes électriques aériennes sous tension, il est important de respecter une distance de sécurité. En cas de basse tension, comme dans cet exemple-ci, cette distance de sécurité est de 2 mètres. Il vaut mieux augmenter cette distance si des rafales de vent sont annoncées.
Un laveur de vitres a été grièvement blessé après être entré en contact avec une ligne électrique à haute tension.
Que s'est-il passé?
L'homme devait laver les fenêtres du troisième étage d'un bâtiment. Il opérait depuis le trottoir en tenant un manche télescopique d’environ 12 mètres à la verticale. A un certain moment, il a dû faire quelques pas en arrière pour éviter un obstacle sur le trottoir et a heurté une ligne électrique à haute tension. Grièvement blessé, ce laveur de vitres a frôlé la mort de près.
Source WorkSafeBC
Un ouvrier a été électrocuté alors qu'il s'apprêtait à monter sur une échelle.
Que s'est-il passé?
Le travailleur était employé par une entreprise spécialisée dans la pose de gouttières. Avec un collègue, il installait une échelle métallique sur le bâtiment. L'échelle a accidentellement rencontré une ligne à haute tension de 14.400 volts. La charge électrique a été communiquée à l'échelle et s'est propagée vers les deux travailleurs qui la tenaient. L'un des travailleurs avait les pieds sur le gazon, l'autre sur le ciment. C'est le travailleur qui se trouvait sur le gazon qui a été mortellement touché.
Travailler à proximité de lignes électriques en toute sécurité
Il est préférable d'éviter de travailler sur une échelle se trouvant à proximité de lignes électriques. Mais si vous devez malgré tout le faire, des mesures de protection s'imposent:
- Transmettez les caractéristiques (emplacement, hauteur,..) de la ligne haute tension à votre supérieur.
- Assurez-vous que votre entreprise a bien pris contact avec le fournisseur d'électricité local et que celui-ci a coupé la ligne si nécessaire.
- Identifiez les risques liés au travail à proximité de lignes électriques et respectez les mesures de prévention qui s'appliquent.
- Utilisez si possible une échelle en bois (matériau non conducteur).
- La distance de sécurité minimale entre l'échelle et une ligne dont la tension est égale ou supérieure à 50 kilovolts est de 3 mètres.
- L'échelle doit être stable, correctement soutenue et bloquée.
- Prévoyez un moyen de communication adéquat lorsque vous montez sur l'échelle.
Des sous-traitants étaient en train de faire la maintenance d'une installation. L’un d’entre eux a subi un choc électrique en sectionnant un câble d’alimentation et a été gravement blessé.
Que s’est-il passé?
Les travailleurs de plusieurs sous-traitants étaient en train d’intervenir sur l’installation: ils devaient retirer des pièces pour pouvoir effectuer l’entretien. Bien qu'on leur ait dit que toute l’installation était hors tension, ce n’était pas le cas et un des travailleurs a reçu un choc électrique en sectionnant un câble d’alimentation. Gravement blessé. Il a dû être transporté à l’hôpital.
Les travaux de maintenance ne devaient débuter qu'au moment où toute l’installation serait hors tension. L’enquête effectuée dans le cadre de l’accident a toutefois révélé que différentes parties de l’installation étaient encore sous tension et que cette information n’avait pas été communiquée à tous les intervenants.
Source HSE
Un opérateur a reçu une décharge électrique qui lui a causé un dommage cérébral. Il gardera des séquelles toute sa vie.
Que s’est-il passé?
L’opérateur effectuait une intervention sur une machine de traitement thermique par induction. À un moment donné, il est entré en contact avec une pièce sous tension et a reçu une décharge électrique. Ce choc a provoqué un arrêt cardiaque. Les secours sont parvenus à le ranimer mais le manque d’oxygène dont il a été victime a endommagé son cerveau de façon irréversible.
L’enquête a montré que la machine n’avait pas été correctement verrouillée avant l’intervention. En outre, l’opérateur n’avait pas été formé pour travailler sur des installations électriques.
Source HSE
Un travailleur d'une entreprise métallurgique a voulu réparer lui-même le tableau électrique de commande de son installation. Il en est mort. Comment cet accident mortel aurait-il pu être évité?
Que s'est-il passé?
Au début de sa journée de travail, un opérateur d'une entreprise métallurgique ne parvient pas à démarrer son installation de soudage. Il signale le dysfonctionnement à l'électricien de l’entreprise, mais celui-ci, occupé ailleurs, ne peut pas l'aider tout de suite. L'opérateur décide alors de vérifier lui-même dans l’armoire de commande électrique si un disjoncteur ne s’est pas déclenché. Il prend sans autorisation la clé, arrête les deux interrupteurs principaux et ouvre le coffret. A ce moment-là, le bouton de commande d'un des deux interrupteurs se détache et tombe derrière le protecteur des câbles électriques. Pour ne pas perdre encore plus de temps, l'opérateur enlève ce protecteur et tente de retrouver la pièce métallique qui s’est détachée. En penchant sa tête dans la zone d'alimentation, il entre en contact avec les parties de l'installation qui se trouvent malheureusement toujours sous une tension de 400 volts. Ses collègues le retrouvent plus tard inanimé dans l'armoire. Les secouristes ne pourront que constater son décès.
Le travailleur ne disposait pas des compétences requises pour intervenir sur l'installation et a totalement sous-estimé les dangers de cette opération. Il a cru mettre hors tension l'ensemble de l'installation en actionnant les interrupteurs principaux. Mais cela n'était pas suffisant pour couper l'alimentation. Il aurait dû respecter les consignes et attendre l'électricien de l'entreprise. De plus, il a démonté un protecteur malgré les signaux d'avertissement.
Choisissez votre formule
Actuellement, vous n'avez pas accès aux informations que vous recherchez.
Veuillez choisir l'une de nos formules pour accéder aux informations demandées ou contactez-nous pour un devis.