Mieux comprendre les malaises mortels au travail

L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS - France) a analysé les malaises mortels survenus entre 2012 et 2022 pour mieux identifier leurs causes et améliorer leur prévention en entreprise.
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publié le 29.01.25 par la rédaction, prevent.be

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Malaises mortels? 

Les malaises mortels sont des décès survenus sur le lieu de travail ou à l’occasion du travail, sans cause externe identifiée (donc pas de: chute, choc, intoxication, électrocution,…). En 2021, plus de la moitié (56%) des 645 accidents du travail mortels enregistrés dans les entreprises françaises relevant du régime général de la Sécurité sociale (secteur privé et travailleurs indépendants, soit 88% de la population), étaient qualifiés de malaises mortels.
Remarque: ces événements ne répondent pas nécessairement à la définition d'accident du travail en Belgique.

Base de données EPICEA

Dans le cadre de son étude, l’INRS a exploité les récits d’accidents issus de la base de données EPICEA (Étude de prévention par l’informatisation des comptes rendus d’accidents).
La base EPICEA regroupe actuellement plus de 26.000 accidents du travail graves, mortels ou plus particulièrement intéressants pour la prévention, décrits chacun au moyen de 81 variables et d’un récit anonymisé. Comme tous les accidents mortels n’y sont pas systématiquement enregistrés, l’exploitation purement quantitative est difficile mais le grand nombre de cas répertoriés lui confère une représentativité certaine.

Principaux constats 

Sur les 1403 accidents mortels recensés de 2012 à 2022 dans la base EPICEA, 143 sont des malaises mortels.

  • 93% des victimes sont des hommes. 
  • L’âge médian de décès est de 51 ans. Parmi les tranches d’âge les plus concernées, on retrouve les 40-49 ans et les 50-59 ans.
  • Les conducteurs de camions (près de 20% des cas) et les professionnels du bâtiment (gros œuvre et électricité) sont les 3 métiers les plus représentés.
  • Dans 82% des cas, le travailleur exerçait son activité habituelle lorsqu’il a été victime d’un malaise mortel. 
  • Dans 3 cas sur quatre, la victime se trouve seule au travail au moment de son décès.

Poursuite de l’analyse

Depuis 2023, les malaises mortels survenant au travail sont systématiquement enregistrés dans la base EPICEA. L’analyse préliminaire de 150 nouveaux cas conforte les résultats de l’étude portant sur la période 2012-2022.

Causes

Au vu des récits figurant dans la base EPICEA, les malaises mortels correspondent à des morts subites de l’adulte, dont le mécanisme principal est l’infarctus du myocarde. Or, la survenue de maladies coronariennes peut être favorisée par l’exposition à de nombreux facteurs de risques professionnels (risques psychosociaux, horaires atypiques, postures sédentaires, ambiances thermiques, polyexposition froid-bruit, risque chimique…).

Recommandations

En termes de prévention, les chercheurs ont dégagé trois grands axes:

  • Agir sur les facteurs de risques associés aux maladies coronariennes (notamment en analysant plus précisément certains types de risques professionnels, en mécanisant certaines tâches,…)
  • Améliorer l’organisation des secours dans l’entreprise: sensibiliser les travailleurs aux procédures d’alerte des secours et aux premiers secours (massage cardiaque,…), tenir à jour le matériel de premier secours,…
  • Mieux assurer le suivi de l’état de santé des travailleurs: p.ex. mettre à profit la visite chez le médecin du travail pour évaluer le risque cardiovasculaire du travailleur et l’impact des contraintes professionnelles auxquelles il est exposé.

    Source INRS - Une étude de l’INRS pour mieux comprendre les malaises mortels au travail

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