Fuite d’huile enflammée dans une usine de transformation de déchets élastomères

Le site

La société où a eu lieu le sinsitre est spécialisée dans la transformation des déchets élastomères recyclés (latex, butyle, pneumatiques…). Le site est situé en périphérie de la ville, dans une zone industrielle entourée d’exploitations agricoles. L’établissement est composé de trois lignes de production dont une ligne de vulcanisation en exploitation depuis 2021.

L’unité impliquée

L’origine de l’incendie se situe sur la ligne de vulcanisation. La préparation des moules de vulcanisation nécessite un préchauffage des moules à 180 °C. Cette opération débute le matin à 3h30 par la mise en service d’un réchauffeur alimenté en huile. Cet équipement, installé par son fabricant sur le site, est régulièrement entretenu. Le circuit d’huile a une pression de service de 4 à 7 bars. Le réservoir est de 370 litres d’huile, dont une partie se trouve dans les flexibles d’alimentation ainsi que dans les plaques chauffantes. Cette zone ne dispose pas de détection incendie.

L’accident

Le 2 février 2022, un opérateur constate, à son arrivée à 8h, que le réchauffeur de l’unité de vulcanisation est en feu. L’inflammation de l’huile, une huile spéciale de haute qualité pour le transfert de calories et la thermorégulation, s’est produite entre 7h45 et 8h, car les premiers arrivants n’ont pas constaté d’incendie auparavant.
L’opérateur déclenche l’alarme incendie et attaque le foyer à l’aide d’un Robinet Incendie Armé (RIA). Il arrête cependant l’extinction quand il se rend compte que l’incendie est causée par de l’huile enflammée.
La fuite d’huile enflammée continue sa progression (le local est en pente) et l’incendie se propage à l’extérieur du bâtiment. Le stock de produit fini ainsi que des machines en cours de montage prennent feu. Cette propagation génère une fumée noire très dense visible à des kilomètres.
Un élément favorable à l’incendie est une légère brise d’est permettant d’évacuer les fumées vers une zone non habitée et de ne pas favoriser le développement du feu.
La réactivité des salariés limite la propagation aux autres bâtiments (utilisation de trois RIA) et l’action des sapeurs-pompiers permet de protéger l’ensemble du personnel présent. Le feu est maîtrisé le jour même à 15h30.