Les défibrillateurs sauvent des vies

Information pour les travailleurs
Chaque jour, en Belgique, environ 30 personnes font un arrêt cardiaque hors d’un hôpital. L’utilisation d’un défibrillateur automatique externe augmente considérablement les chances de survie: sans intervention, seules 5% des victimes survivent.
Mis à jour le:
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preventActio 02/2021

Origine

C’est le chirurgien américain Claude Beck qui a pour la première fois utilisé un défibrillateur automatique externe sur un être humain en 1947. Deux décennies plus tard, en 1965, le premier défibrillateur portable est mis au point par James Francis Pantridge, un médecin d’Irlande du Nord. L’appareil fonctionnait à l’aide de batteries de voiture et pesait plus de 70 kg. Placé dans une ambulance à Belfast, il a donné naissance à la première Mobile Intensive Care Unit.

Qu’est-ce qu’un DAE?

Lors d’un arrêt cardiaque, les ventricules ne se contractent plus car ils reçoivent des impulsions très rapides et chaotiques. C’est ce qu’on appelle la fibrillation ventriculaire. Parler d’arrêt cardiaque est trompeur car cela laisse supposer que le cœur s’arrête, or ce n’est vrai qu’en apparence. Pour que le cœur batte à nouveau normalement, on peut utiliser un défibrillateur automatique externe ou DAE. Cet appareil portable administre un choc électrique en cas de troubles du rythme cardiaque potentiellement mortels. On peut l’identifier au symbole DAE (un cœur blanc traversé d’un éclair sur fond vert) qui y est apposé.

Comment ça marche?

Lorsque l’appareil est mis en place sur un patient, il analyse le rythme cardiaque de la victime et détermine s’il est nécessaire d’administrer une décharge électrique. Le DAE est constitué entre autres d’un microprocesseur, d’une batterie et deux électrodes autocollantes. Les électrodes collectent des informations sur le rythme cardiaque et le microprocesseur les analyse. S’il diagnostique une fibrillation ventriculaire, l’appareil décide de délivrer un choc pour défibriller le cœur. Ce choc doit permettre de rétablir le rythme normal, de manière à ce que le cœur puisse à nouveau pomper le sang à travers l’organisme, évitant ainsi des dommages cérébraux. L’énergie nécessaire est fournie par la batterie.

Six minutes

En cas d’arrêt cardiaque, la victime perd connaissance: elle ne respire plus et son pouls n’est plus perceptible. Ses pupilles sont souvent dilatées. Des convulsions (spasmes) peuvent survenir. Pour avoir plus de chances de survie, la victime d’un arrêt cardiaque doit recevoir de l’aide dans les six minutes.

Et s’il s’agit d’un enfant?

Certains DAE sont pourvus d’électrodes pédiatriques: destinées aux enfants entre 1 et 8 ans, elles délivrent un courant atténué. Dans d’autres cas, cette adaptation est intégrée dans l’appareil. À défaut, utilisez un DAE ordinaire, qui convient aux enfants de plus de huit ans.

Que faire en cas d’arrêt cardiaque?

Avant d’utiliser un DAE, assurez-vous que la personne est vraiment inconsciente. Appelez-la et secouez-lui légèrement les épaules. Contrôlez la respiration: placez votre oreille au-dessus de sa bouche et vérifiez si sa cage thoracique monte et descend. Pour sentir le pouls de la victime, posez trois doigts sur le poignet (entre le tendon du pouce et le bord de l’os du poignet) et exercez une légère pression.
Envoyez quelqu’un chercher le DAE et demandez d’appeler le 112. Si vous êtes seul, appelez vous-même et activez la fonction haut-parleur de votre GSM. Signalez que la victime ne réagit pas. En attendant un DAE, débutez la réanimation et suivez les instructions du 112.

Comment utilise-t-on un DAE?

L’utilisation des DAE était autrefois réservée aux médecins et aux infirmiers spécialement formés à cet effet. Depuis 2007, ce n’est plus le cas: tout le monde peut se servir d’un DAE de catégorie 1 (voir encadré). Comment l’utilise-t-on?

  • Allumez l’appareil. La plupart des DAE ne comptent qu’un ou deux boutons. Le premier sert à allumer l’appareil; le deuxième sert éventuellement à administrer un choc électrique.
  • Lorsque le DAE est allumé, il donne des instructions orales, la toute première étant d’alerter les services   de secours.
  • Suivez les instructions données par l’appareil.  
  • Dégagez le thorax de la victime et placez-y les électrodes autocollantes. Lâchez la victime. L’analyse du rythme cardiaque commence.
  • Si des troubles du rythme cardiaques potentiellement mortels sont constatés, une décharge électrique (défibrillation) est administrée par l’appareil ou, s’il s’agit d’un DAE semi-automatique, par vous en appuyant sur le bouton correspondant. Veillez à ce que personne ne touche la victime.
  • Lorsque le cœur bat à nouveau normalement, un massage cardiaque et un bouche-à-bouche doivent être effectués pendant deux minutes. Après ce laps de temps, le DAE réalise à nouveau une analyse pour déterminer si un autre choc doit être administré. 
  • Continuez jusqu’à ce que l’ambulance soit sur place.

Conseils supplémentaires pour l’utilisation d’un défibrillateur

  • s'assurer qu’il n’y a pas une atmosphère explosive (fuite de gaz,...)
  • ne pas utiliser le défibrillateur dans un environnement humide (p.ex. un bassin de natation)
  • coucher la victime sur une surface sèche et non métallique
  • dégager le torse de la victime et le sécher au besoin
  • si nécessaire, raser les poils au niveau des électrodes pour assurer un bon contact
  • ne placez pas d'électrodes sur un mamelon, la clavicule, le sternum, un stimulateur cardiaque ou un bijou
  • ne touchez pas la victime lors de l’administration du choc ou pendant l’analyse.
Catégories
Il existe deux catégories de DAE. Les DAE de catégorie 1 ne permettent pas de passer en mode manuel pour administrer un choc. Ils ne disposent pas d’un écran pour suivre le rythme cardiaque et peuvent être utilisés tant par des professionnels que par des non-professionnels. Les DAE de catégorie 2 permettent de passer en mode manuel et sont pourvus d’un écran. Ces appareils ne peuvent être utilisés que par des secouristes professionnels. Seuls des appareils de catégorie 1 peuvent être présents dans les espaces publics.

Quelques chiffres

Chaque année, en Belgique, environ 11.000 personnes sont victimes d’un arrêt cardiaque en rue, au travail ou à la maison. Les chances de survie sont deux à quatre fois plus importantes lorsqu’une réanimation cardiopulmonaire est initiée immédiatement. Avec un choc électrique administré par un défibrillateur dans les trois premières minutes, le taux de survie peut grimper à plus de 75%. Chaque minute de retard réduit les chances de survie de 10 à 12%.

Le Centre Fédéral d’Expertise des Soins de Santé a publié fin 2017 une étude sur les DAE. Selon cette étude, notre pays compte entre 8.000 et 10.000 DAE; 70% de ceux-ci sont détenus par des acteurs privés (par ex. entreprises ou clubs sportifs). Le centre fédéral a calculé que les DAE permettent de sauver 6 à 28 vies par an en Belgique. Ce résultat limité est lié à trois causes principales:

  • Seuls 17 à 30% des arrêts cardiaques se produisent dans l’espace public et, dans la moitié des cas, aucun témoin n’est présent. En outre, lorsque le DAE est prêt à l’emploi, l’arrêt cardiaque n’est parfois pas récupérable.
  • Selon la Ligue Cardiologique Belge, un quart de la population a peur d’utiliser un défibrillateur. Organiser des formations pourrait éliminer ce problème.
  • Les DAE sont difficiles à localiser ou bien appartiennent à des acteurs privés (et ne sont donc pas toujours accessibles). Il existe des applis qui vous signalent l’emplacement des DAE à proximité et peuvent même vous y conduire (par ex. Reanim).

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