Nécessité économique?
Le nombre de personnes travaillant en horaire irrégulier est en augmentation depuis l’expansion du commerce électronique (et de son corollaire: l’envoi des colis la nuit - le slogan "Commandé avant 23h59, livré demain" est désormais bien connu). Le personnel de santé, la police, les pompiers et les travailleurs des entreprises qui tournent en continu ne sont donc plus les seuls à travailler à toute heure du jour, de la nuit ou de la semaine.
En Belgique, le pourcentage de salariés qui travaillent régulièrement la nuit est toutefois inférieur à la moyenne de l'UE. Selon l'enquête téléphonique sur les conditions de travail en Europe menée en 2021, il est d'environ 10% en Belgique, contre 14% dans l'UE.
Analyse des risques = obligatoire
Le travail de nuit entraîne des risques pour la santé. Le législateur l’a compris depuis bien longtemps. Outre diverses dispositions dans la loi sur le travail et ses arrêtés d’exécution, un titre du Code du bien-être au travail lui est consacré: Titre 1 Travailleurs de nuit et travailleurs postés (art. X.1-1 - X.1-7) du Livre X Organisation du travail et catégories spécifiques de travailleurs.
Ces dispositions stipulent que l’employeur qui emploie des personnes effectuant un travail de nuit ou un travail posté doit effectuer une analyse des risques. Cette analyse doit permettre d’identifier les activités de nuit comportant des risques particuliers ou des tensions physiques ou mentales pour le travailleur, tout en prenant en compte les risques inhérents au travail de nuit ou posté. Elle tient aussi compte de l’évaluation effectuée (et de la décision prise) par le médecin du travail en fonction des risques (organisation du travail posté, facteurs de travail physiques et mentaux,...).
Les risques liés au travail de nuit et au travail posté peuvent être répartis en deux catégories: les risques qui dépendent directement des horaires décalés et les risques existants aggravés par le travail de nuit ou posté.