Qu'est-ce que la fumigation?
La fumigation, opération consistant à introduire du gaz dans les conteneurs pour éviter le pourrissement des marchandises ou pour lutter contre la vermine, fait partie des processus à l'origine de ces gaz toxiques. Cette opération est bien souvent imposée par la législation européenne. Une fois le conteneur ouvert, la substance introduite peut, suite au contact avec l'oxygène, dégager des gaz toxiques. Quelques exemples de gaz fréquemment utilisés sont le bromure de méthyle (bien qu'il soit interdit en Europe), le formaldéhyde, l'ammoniac,… En théorie, les conteneurs qui ont subi la fumigation doivent porter une étiquette affichant une tête de mort et le sigle "ONU 3359" sur le côté extérieur du conteneur. Toutefois, ces étiquettes obligatoires manquent souvent, soit parce qu'elles n'ont pas été apposées, soit parce qu'elles ont disparu lors du transport.
Autres sources de gaz toxiques
Les gaz toxiques ne proviennent cependant pas toujours de conteneurs fumigés. Des produits utilisés lors de la confection de la marchandise, comme des colles et des peintures, peuvent aussi dégager des substances toxiques. L'ouverture des conteneurs peut dès lors s'accompagner de dégagement de gaz, comme le chlorure de méthylène ou le benzène. Des études tentent d'établir une liste aussi complète que possible des marchandises à risque. Elles ont déjà recensé les chaussures de sport, certains vêtements comme les jeans, le tabac, les jouets, les meubles, les appareils électroniques,... Dans ces cas, malheureusement aucune étiquette d'alerte n'existe.
Comment reconnaître les conteneurs dangereux?
Quand les étiquettes manquent, il est bien souvent difficile de détecter la présence de gaz toxiques dans les conteneurs. Plusieurs indices peuvent éveiller les soupçons:
Quels sont les risques sanitaires?
Les personnes qui entrent en contact avec ces gaz toxiques risquent d'être confrontées à des problèmes de santé car, même en petite quantité, ces gaz sont très nocifs. Les symptômes les plus fréquents, en cas d'exposition de courte durée, sont des vertiges, des maux de tête, une irritation des voies respiratoires et des yeux. A plus long terme, les risques de maladies sont élevés. Les solvants, présents dans la colle et la peinture des marchandises des conteneurs, peuvent notamment être à l'origine du psychosyndrome organique aux solvants (POS). Ce syndrome peut s'accompagner de troubles chroniques comme la distraction, l'amnésie, les problèmes de concentration, l'insomnie, les changements de personnalité et les sautes d'humeur. A un stade fort avancé, le travailleur peut même être confronté à de la démence précoce. Aux Pays-Bas, le NVIC (centre national d'information sur les poisons) a relevé, au cours de l'année 2011, 10 incidents d'exposition aux gaz toxiques lors de l'ouverture et du déchargement d'un conteneur. Au total, 22 employés ont été exposés, mais les problèmes de santé rencontrés étaient bénins. Dans aucun des cas, les symptômes d'empoisonnement n'ont été qualifiés de graves.
Procédure de prévention
En vertu de la convention collective du travail du 13 septembre 2010, les entreprises des secteurs du transport et de la logistique ont l'obligation de prendre des mesures en fonction des résultats de l'analyse des risques. Quelles peuvent être ces mesures?
- Informer les travailleurs sur les risques et les mesures à prendre;
- mettre à leur disposition des équipements de protection adaptée aux risques d'émanations toxiques;
- respecter une procédure spécifique lors de l'ouverture des conteneurs maritimes. Cette procédure comprend entre autres la ventilation et le dégazage des conteneurs contaminés.
Plus d'information sur le site www.gaztoxiques.be