Les circonstances passagères sont les principales causes d’accident

Une étude danoise sur les causes d’accidents du travail révèle que les circonstances passagères, comme le fait de travailler avec du matériel en mauvais état, constituent un facteur de risque d’accidents plus important que d’autres facteurs plus "stables" comme l’âge ou le niveau de risque du secteur. L’étude a été menée dans les services d’urgence de 2 hôpitaux danois. 1693 victimes d’accidents du travail ont été interrogées.

Méthode
Dans l’étude, les circonstances de l’accident ont été systématiquement comparées à celles qui existaient à une période similaire. Dans la plupart des cas, le jour de l’accident était comparé avec le jour précédent, sauf si les horaires étaient différents. Le groupe d’étude était constitué de victimes d’accidents du travail transportées aux urgences de 2 hôpitaux danois. Il s’agissait donc toujours d’accidents du travail assez graves. Les victimes se voyaient systématiquement demander si elles souhaitaient participer à l’étude. Elles ont ensuite été interrogées par téléphone, une à deux semaines après l’admission au service d’urgence. Au total, 1693 personnes ont été interrogées en 2013.

Facteurs de risque
Les auteurs de l’étude se sont penchés sur 7 circonstances passagères, à savoir
- facteurs humains
1 contraintes temporelles
2 différend avec une autre personne
3 malaise
4 distraction (à cause d’une autre personne)
- Facteurs liés à la pratique/au travail
5 tâches non-routinières
6 circonstances modifiées
- facteurs liés à l’équipement
7 machine ou matériel en mauvais état

Relation entre facteurs de risque et accidents
D’après les résultats de l’étude, les principaux facteurs à associer à un risque accru d’accident du travail sont les deux derniers de la liste, à savoir "circonstances modifiées" et "machine ou matériel en mauvais état". Ce constat reste valable dans les différents sous-groupes constitués en fonction de l’âge, du sexe et du secteur d’activité. Travailler avec un équipement en mauvais état est toutefois plus dangereux dans les secteurs comportant un niveau de risque plus élevé. Ceci s’explique peut-être par le fait que c’est aussi dans ces secteurs que l’on trouve des machines particulièrement dangereuses, par ex. les machines mobiles ou les outils électriques dans l’agriculture ou la construction.

L’étude montre également que les travailleurs sous contrat fixe sont deux fois plus susceptibles d'être victimes d'un accident lié à des tâches non-routinières que ceux qui ont un emploi temporaire. Ce constat semble suggérer que les travailleurs sous contrat temporaire sont plus habitués à gérer d’autres tâches et des circonstances imprévues.

Par ailleurs, certains répondants ont évoqué l’existence de contraintes temporelles au moment de l’accident. Ce facteur était présent dans pas moins de 20% des cas. Néanmoins, son influence sur le risque d’accident est considérée comme limitée, peut-être parce que les victimes travaillent aussi sous pression à d’autres moments.

Dans l’ensemble, l’étude indique également que les facteurs passagers qui augmentent le risque d’accident du travail sont essentiellement liés à l’équipement et au travail, indépendamment de l’âge, du sexe, du secteur, du type de poste, etc. Ce résultat montre l’importance de la prévention lors de l’exécution de tâches non-routinières ou de modifications dans les circonstances de travail, de même que la nécessité d’un bon entretien des équipements de travail. 

Source: A. Østerlund, F. Lander, K. Nielsen, P. Kines, J. Möller, J. Lauritsen, Transient risk factors of acute occupational injuries: a case-crossover study in two Danish emergency departments, Scand J Work Environ Health, doi:10.5271/sjweh.3615 

 

: PreventActua 03/2017